Skip to main content

Si notre Jacques Cartier national avait réussi à aller en Chine comme il en avait l’ambition en partant vers l’Atlantique Nord, nul doute qu’il aurait pu effectuer lui aussi une circumnavigation (tour du monde), en revenant par l’Océan indien.

Mais qui sont les tous premiers circumnavigateurs ? Ils étaient évidemment à bord du navire de Magellan, accomplissant le tour de la planète en 1522. Mais on peut même estimer que le tout premier d’entre eux étaient déjà Henrique, un jeune esclave malais. En effet, lorsque les Portugais s’emparèrent de Malacca en 1511, Magellan, qui participait au siège, ramena à Lisbonne ce jeune indigène de 17 ans qu’il nomma Henrique. Ainsi, lors du long voyage de l’explorateur vers les îles Moluques en passant par le Pacifique, Henrique fit en quelque sorte un retour à la maison en venant de l’Est, et fut donc le premier à boucler son tour du monde, avant que les marins de Juan Sebastian Elcano n’arrivent eux aussi à rentrer péniblement chez eux en Espagne en 1522.

Mais ce que nous savons moins, c’est que certains français étaient marins à bord des navires de Magellan.

Sur la Trinidad (nef amirale, 110 tonneaux) :

  • Jean-Baptiste, de Montpellier (Languedoc), canonnier.
  • Guillaume Tanguy, de Groix (Bretagne), canonnier.
  • Jean Martin, d’Angers (Anjou), supplétif et serviteur de Magellan.

Sur le San Antonio (120 tonneaux) :

  • Maître Jacques, de Lorraine, canonnier et connétable.
  • Roger Dupret, de Monein (Béarn) ou Menin (Flandres), canonnier.
  • Bernard Calmette, de Lectoure (Armagnac), chapelain.
  • Jean Mabire, de Rouen (Normandie), marin.
  • Colin Baso, de Boulogne (ancienne Picardie), mousse.

Sur la Conception (90 tonneaux) : aucun Français.

Sur la Victoria (85 tonneaux) :

  • Simon Guimard, de La Rochelle (Aunis), calfat.
  • Philibert Bodin, de Tours (Lorraine), canonnier.
  • Stéphane Bihan (ou Villon), du Croisic (Bretagne), marin.
  • Bernard Maury, de Narbonne (Languedoc), mousse.

Sur le Santiago (75 tonneaux) :

  • Barthélémy Prieur, de Saint-Malo (Bretagne), contremaitre.
  • Richard Deffauldis, d’Evreux (Normandie), charpentier.
  • Laurent Corrat, de Falaise (Normandie), canonnier et connétable.
  • Jean Massiat, de Troyes (Champagne), canonnier.
  • Pierre Allard, de Bordeaux (Guyenne), marin.
  • Jean Bras, du Croisic (Bretagne), mousse.
  • Pierre Arnaud, d’Auray ou de Groix (Bretagne), mousse.

Soit au total 19 français dont 5 bretons !

Malheureusement, seuls trois seulement survécurent à ces périples et revinrent en France, l’aumonier ainsi que les deux jeunes normands Richard le charpentier d’Evreux et Jean de Rouen. Il faudra attendre Louis Bougainville en 1779 pour voir d’autres français faire un tour du monde !

J’aime imaginer ce petit Jean de Rouen racontant ses aventures. Pouvait-on le croire ?

Aucun de nos petits bretons ne revit le pays. Parmi eux, celui qu’on appela Barthélémy Prieur, ou Malo Francis, originaire de Saint-Malo, qui était contremaître à bord du Santiago. Après le naufrage du Santiago à San-Julian, il embarqua sur le Trinidad et mourut à Malacca en novembre 1521.

Imaginez donc que des jeunes matelots malouins étaient volontaires pour s’embarquer pour de telles aventures de marins étrangers ! Ce fut d’ailleurs peut-être le cas de Jacques Cartier dont on dit qu’il effectua un voyage sur des navires portugais en direction du Brésil.

Le parfum des explorations et des tours du monde était donc surement palpable dans les murs de la cité-mer de Saint-Malo.

Leave a Reply