Accueillis par Bertrand Harriague de l’Association des Corsaires Basques, nous avons pu visiter le chantier de réparation de l’Hermione qui se trouve dans le port de Bayonne-Anglet.
Le bosco Dominic Groisard, marin de l’île d’Yeu et maître d’équipage de l’Hermione, nous a gentiment fait la visite de la frégate pendant plus d’une heure, nous amenant dans chaque recoin du navire et répondant à toutes les questions techniques que nous avons pu lui poser.
L’Hermione, mise à l’eau en 2017, subit les attaques d’un champignon qui a dévoré des larges morceaux de la coque à l’avant et à l’arrière du navire. Ce type de désagrément n’est semble-t-il pas nouveau. Les bateaux du XVIIIème siècle étaient parfois déjà victimes de ces pourrissements, mais malheureusement l’association Hermione-La Fayette n’a pas eu vent de ces faits et n’a pas pris de mesures particulières pour éviter cette mésaventure. Or les vaigres plaquées contre les bordées n’étant pas percées d’anguillets, des espaces complètement coffrés et inaccessibles ont pu au fur et à mesure se remplir d’eau stagnante propice aux pourritures. Le fait que le navire ait été construit dans un port en eau douce n’a pas non plus été un avantage.
L’Hermione est donc en chantier de réparation dans ce port basque, chantier dont le principe est simple : démonter tout l’avant et l’arrière du navire pour inspecter les pièces en souffrance. A notre arrivée, le squelette du bateau est donc apparent à la proue et à la poupe, le bordé ayant été largement déclouté et quelques éléments déjà remplacés par des morceaux en lamellé-collé. Les charpentiers ont ajouté des jours dans les bordés et des anguillets pour laisser l’eau s’écouler et permettre une ventilation constante grâce à deux ventilateurs souffleurs-extracteurs. Le travail à accomplir est colossal et notre maître d’équipage paraît parfois démuni ou désemparé. Mais nous espérons que les fonds nécessaires seront réunis pour mener à bien cette réparation et relancer l’Hermione sur les flots !
Notre équipage au complet : Jean-Jacques L’hour, Dominic Groisard (maître d’équipage de l’Hermione), Jean-Baptiste Cornet, Brieg Guyon, Dominique Pradel, Mathias Pousset
Qu’avons nous appris lors de cette visite ? Beaucoup de choses sur l’architecture du navire, les essences de bois utilisées, les techniques de revêtement coque, et les détails des voiles et gréements. Depuis les ponts supérieurs jusqu’au plafond de ballast, nous avons trainé nos yeux partout et cogné du casque contre quelques barreaux mal placés.
Nous remercions chaleureusement l’Hermione pour ce moment merveilleux, et quittons le vaisseau le cœur lourd en espérant la revoir très vite fendre les flots.
Le mât au sol – Le poste de pilotage, intelligemment caché dans une caisse sur le pont